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Qui sont nos ancêtres, et quels systèmes ont-ils créés?

4 novembre 2025

Qui sont nos ancêtres, et quels systèmes ont-ils créés?

Depuis plusieurs années maintenant, je suis @Simone Grace Seol: j'adore son travail, son engagement qui m'inspire et me bouscule, me questionne.

En ce moment, elle crée un cours qui s'adresse aux personnes racisées pour leur permettre de se reconnecter aux systèmes d'abondances créés par leur ancêtres avant la colonisation.

Ce qui m'amène à creuser et à me questionner: qu'on créé mes ancêtres, nos ancêtres en France? Jusqu'où faut-il remonter pour trouver des systèmes sains et respectueux?

Quand je suis en séance avec mes clientes, il arrive que l'énergie prenne le lead et m'emmène visiter leur passé pour me ramener à une époque où leurs ancêtres étaient en paix, en équilibre avec leur environnement. Comme je travaille sur la notion d'intégrité, je dois souvent remonter dans les mémoires pour retrouver la vibration intacte avant les traumatismes qui ont été ensuite inscrits dans l'ADN.

Et parfois, je dois remonter loin.

Comme ça fait plusieurs fois que je suis amenée à voir ça, pour des clientes blanches françaises, je dirais que je remonte souvent à des époques entre 700 et 1100.

Souvent, j'observe que ces gens vivaient en équilibre dans leur milieu: peut-être avaient -ils un petit territoire, ou peut-être vivaient-ils dans des communautés où le tissage permettait à chacun de vivre en paix.

Evidemment, il y avait aussi des guerres, des invasions mais pas tout le temps. Le reste du temps, chacun s'occupait de sa part du monde.

Ecrit comme ça, ça semble idyllique, mais ce n'est pas mon intention .

Quand des mémoires remontent, on n'a pas accès à toutes les nuances et contextes. Ce qui m'intéresse ici, c'est la vibration que j'en ramène: une vibration claire, nette, paisible, ancrée, une tranquillité.

Ce qui m'est montré, c'est la notion de connexion entre les gens ET leur environnement. L'un ne va pas sans l'autre.

Dans les cours créés par Simone, il y a des exemples de peuples en Afrique, à Hawaï, au Vietnam et en Inde qui rappellent qu'avant le passage des colons, il y avait des systèmes qui fonctionnaient parfois très bien.

Le récit faisant croire que les blancs ont apporté le progrès et la richesse est erroné.

Moi, ce que j'en retire, c'est qu'on a besoin de revenir à nos racines saines, à nos vibrations saines.

Dans l'histoire du monde , il y a des récits dans toutes les cultures qui regorgent de sagesses, mais pour nous, le but n'est pas de s'en saisir, pour encore une fois se les approprier, mais pour nous souvenir de ce que nous portons.

Le problème, c'est que nous sommes depuis longtemps imprégnés nous aussi d'influences qui ont effacés certaines richesses culturelles, religieuses, économique: avant l'empire romains, par exemple, comment fonctionnaient les communautés? On en a peu de traces.

Mais notre ADN , lui , contient toutes les mémoires de ceux qui nous ont précédés. ( leurs erreurs comme leurs réussites. )

Nous pouvons aussi décider de recréer des histoires dont nous pouvons être fiers et dignes.

Pour cela, pas besoin de voler à d'autres leur culture.

Peut-être peut-on déjà se demander:

Quelles sont les choses dans lesquelles je crois?

Qu'est ce qui est à protéger?

Comment pouvons-nous le faire individuellement et collectivement?

Comment pouvons nous créer une économie circulaire, qui prend soin de nous, de notre environnement, et de ce qui est réellement précieux ?

Quels sont nos modèles aujourd'hui?

Qui tissent en France de telles structures?

Souvent, j'observe de belles personnes, mais ça reste des individus qui ont le courage de s'exprimer et leur action ne porte pas toujours ses fruits pour la collectivité.

Mais en ce qui concerne leur influence sur les créateurs de lois, les politiciens, etc, ce ne sont pas eux qui sont le plus représentés.

Paradoxalement, les jeunes Youtubeurs ont plus de poids actuellement alors que leur travail commence souvent dans le divertissement.

Ça peut être décourageant de constater ça.

Ou alors on peut observer, et voir qui on peut soutenir? Qui essaie réellement de changer les choses? , Qui essaie de créer des initiatives intéressantes ?

A qui profitent réellement ces initiatives?

Parfois, je me sens déracinée.

Je n'ai pas de modèle dans ma famille, j'ai peu de modèles d'entrepreneur.e.s, et souvent, elles ne sont pas francophones.

Je suis allée rencontrer quelques mémoires familiales et avant de remonter sur des mémoires paisibles, j'ai traversé des mémoires d'esclavage ou de servage ( dans le nord de la France) où régnait de la résignation, une sensation de "no-future" pour ces gens. Des vies à endurer, sans perspective.

Les mémoires paisibles, elles sont en lien avec la Nature, avec une notion de rythme, de partenariat, de gratitude.

Même sachant cela, je me sens déracinée.

Je vois des gens s'atteler à des causes, mais seuls. Chacun dans son coin.

Notre culture de la spécialisation a créé tellement de séparation !

Tu sais, c'est un peu comme quand tu vas chez un médecin généraliste qui ne veut pas se prononcer avant que tu aies vu 4 spécialistes différents: chacun voit par le bout de sa lorgnette, sans jamais prendre l'histoire dans sa globalité.

Actuellement, dans le monde de l'entrepreneuriat du bien-être, souvent sensible à des causes environnementales, alimentaires, spirituelles, etc.... C'est la même chose.

Chacun travaille sur sa trajectoire en espérant qu'elle va croiser à un moment donné d'autres personnes.

Nous manquons assurément d'un récit commun, d'un objectif commun, d'un senti commun de ce qui serait juste, de ce qui serait nécessaire pour nous sentir en paix, soutenus, reliés et en équilibre avec notre milieux.

Et pourtant. C'est là que les Sagesses universelles nous éclairent.

Les valeurs comme la sincérité, la bienveillance, la générosité, la Présence, la douceur, le respect, la délicatesse, la beauté sont des boussoles ( à condition de sortir des concepts mentaux et de les vivre de façon concrète)

Je me suis posée la question: Aujourd'hui, si je devais tisser une perspective, qu'est ce que.je mettrais dedans, qu'est ce qui me paraitrait essentiel?

Je voudrais que les enfants soient respectés.

Je voudrais que les humains soient sensibles à la beauté de la nature, et qu'ils veuillent la protéger: pas seulement pour ne pas mourir, ou parce qu'on les culpabilise, mais parce qu'ils sont conscients que c'est infiniment précieux, extraordinaire, sage, intelligent et qu'on a encore tellement de leçons à apprendre par enseignement direct d'avec la nature.

Je voudrais qu'un travail de réparation se fasse pour les communautés asservies, qu'on reconnaisse les tords et que chacun puisse être vu pour ce qu'il est, au-delà de tout biais. ( et je suis consciente qu'il y a une part de rêve parce que les biais font partie de l'humain, mais dans la partie concrète, il y a pleins de choses à faire, à dire, et surtout à écouter. )

Je voudrais que les femmes n'aient plus à subir de pressions, de représailles de la part des hommes.

Je voudrais que les hommes n'aient pas non plus à souffrir de pressions dans leur travail.

Il y a des mots: féminisme, patriarcat, racisme, adultisme qui résonnent avec ce que je décris, mais au fond, ce que je voudrais, c'est qu'on examine vraiment de près les origines de toutes les pressions subies: non plus pour déterminer des coupables, mais pour comprendre que ça n'est pas juste ( justesse) et qu'on doit arrêter de nourrir ces systèmes.

Et apprendre à en créer d'autres.

ça ressemblerait à quoi un système différent?

Vers qui choisirions-nous de nous tourner, dans quoi on investirait? Comment on se soutiendrait les uns les autres?

Ma sensibilité s'intéresse à ce dernier point: qu'est ce que le soutien, concret?

Qui en a besoin, comment, sous quelle forme le rendre disponible et accessible ?

Actuellement, le soutien s'effondre devant les pressions économiques: dans les hôpitaux ( cette semaine, la célèbre maternité des lilas a fermé 😭) , dans les assos, dans les cabinets de psychiatres saturés, dans les cabinets de psychologues dépassés, dans les cabinets de thérapeutes souvent autoentrepreneurs qui sont à genoux devant les nouvelles donnes de la TVA.

De nouveaux métiers ont émergés ces 20 dernières années: doulas, accompagnant.e.s en parentalité et autres thérapies innovantes.

Les humains vont mal et ont besoin de soutien.

Et pourtant, le constat est que la majorité des personnes reçues se sentent seules.

Malgré les réseaux en ligne, les forums, les informations rendues disponibles, on est seul si on ne reçoit pas de regards, de feedbacks et de contacts.

Et même si on peut toujours payer quelqu'un pour enfin recevoir ces feedbacks, on se sent seul.s et honteux de devoir payer pour ça.

Certaines apps naissent de ce constat: elles mettent les gens en relation: que ce soit amoureuses , entre passionnés de chevaux, ou pour la prévention autour des agressions sur les femmes, comme l'app The Sorority.

Qu'est ce que ça donnerait, ce type d'app, pour les parents d'enfants vivant la phobie scolaire ?

Qu'est ce que ça donnerait pour les mères, épuisées d'avoir un enfant qui ne dort pas, qui laisseraient un message de détresse à 2h du mat, et qui recevrait un sms: "je suis une voisine, à 300m de chez vous, je ne dors pas non plus... et si on prenait un temps ensemble pour discuter? "

Le truc, c'est qu'avant nos écrans, il y avait des relations avec les gens, des rassemblements par centres d'intérêts, pour des évènements festifs, pour des causes.

Il y avait ces feedbacks concrets, physiologiques: un regard, un contact, une voix.

Les auras se croisaient, s'apportaient leurs informations en temps reels.

Et il y avait du temps.

Aujourd'hui, il y a des infos, il y a de la vitesse et tout ça crée plus de stress, d'impatience, de peur de manquer des choses.

Nos ancêtres prenaient le temps que ça prenait pour construire, pour récolter, pour orienter les flux d'eau de façon à nourrir une communauté entière.

Ils se rassemblaient pour se réjouir ensemble, et pour pleurer aussi.

Je ne parle toujours pas d'une vision idyllique.

La violence existait aussi ( les humains sont comme ça, mais pas tous) , l'ennui existait, et puis avec la sédentarisation et les richesses, les obligations spécifiques sont aussi venues: garder son bien, l'agrandir, le protéger contre les intrus, etc...

Vouloir toujours croitre peut être un leurre.

Dans la théorie du donut, de Kate Raworth, il est mis en évidence qu'il y a des limites à ne pas franchir.

il faut savoir créer, accompagner la croissance, puis stabiliser, relationner, "éco-systémer" et rester vivant.

Et en arrière-plan, il y a des verbes.

Servir, accueillir.

Quelle vision accueillons-nous?

Qu'est-ce que nous servons de plus grand que nous , et pourquoi ?