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Guérir les Traumatismes collectifs.

On en est là. Ensemble.

6 novembre 2019

Actuellement, le mouvement est de guérir des traumatismes collectifs.
De grands thèmes ressortent, forcément inconfortables...
Et c'est effrayant, insoutenable quand on y est confronté en tant qu'individu.

Mais ces grands thèmes se guérissent à plusieurs niveaux.
Il y a le travail individuel, sur ce qui remonte, sur ces peurs ou ces colères ( et autres émotions) qui on besoin d'être entendues....
Sur ce qui résonne en soi. Même après tout ce temps.

Et puis il y a la communauté.
Se soutenir, serrer les coudes n'a rien à voir avec le fait de se couvrir ou de passer sous silence, ne pas faire de vagues.

Au contraire.
Il faut pouvoir nommer ce qu'il se passe.
Puis, nommer les émotions ou la honte qu'on peut ressentir que "ça" arrive ici, dans cette communauté .
Et après ?
Il faut de la vulnérabilité, de l'intégrité, du courage pour reconnaître le traumatisme.
De la délicatesse pour les personnes impliquées, tout en reconnaissant la gravité de certaines actions.

Puis, parce qu'on est dans l'espace du collectif, commencer à réfléchir à ce qui peut être mis en place pour que ça n'arrive plus.
Le plus souvent, cela passe par de l'information, de l'éducation, favoriser l'accès à plus de connaissances est important, mais dessous tout ça, il y a de la bienveillance, et une grande intelligence qui demande à évoluer, à se transformer, à apporter de la clarté.

La résilience se fait à travers la vulnérabilité et le regard de tendresse reçu en retour.

La tendresse n'est pas la mièvrerie !
La tendresse est un regard qui enveloppe et éclaire l'autre et soi-même.
Et quand on voit un autre que nous touché et impuissant face à une situation, la tendresse devient le mur sur lequel on s'appuie.
La tendresse devient la vision de la guérison.
La tendresse autorisé le positionnement, l'élan de transformation et toutes les solutions créatives qui peuvent naître à partir de là.

Guérir des traumas collectifs n'est pas facile.
On préférerait tous être " tranquille",ne pas avoir à s'en mêler.
On n'est pas obligé de s'emmêler !
Mais s'en mêler, ce serait faire intervenir nos histoires personnelles, nos résonances au milieu de l'espace collectif.
En réalité, nos résonances se mettent en bordure.
Et c'est parce qu'elles sont là , parce qu'elles résonnent pour beaucoup de personnes qu'elles nous rapprochent en collectif.

En nous permettant de s'occuper de ce qui résonne en nous, nous pouvons avoir suffisamment de clarté et de disponibilité pour être présent, apporter notre énergie de soutien et d'ouverture à une évolution positive, dans nos plus haut potentiels.

Il s'agit de relâcher le choc, le chagrin, la peur, la honte, la tristesse pour ensuite entrer dans l'alchimie de la transformation, le "plus jamais ça".

Et tout ça est un travail sacré, parce qu'il engage ce que nous sommes, à différents niveaux.
Créons des espaces pour que ce travail puisse se faire, créons des cercles de résilience ...

*Lecture très conseillée : 'Dépasser la honte', Brene Brown