Vous ne vous êtes jamais demandé ce qu’il/elle a ressenti, si tout s’est bien passé de son côté, ou s’il/elle a des choses à exprimer concernant cet événement ?
Récemment, j’ai eu dans mon cabinet un petit garçon de quelques mois qui, alors qu’il faisait ses nuits depuis ses un mois commençait à se réveiller de plus en plus fréquemment.
Au départ, ses parents n’y ont pas prêté attention…
Ils ont d’abord mis ça sur le compte des vacances d’été, et du rythme qui avait changé, puis des dents…mais ils voyaient aussi avec inquiétude le nombre de réveils croître…
Tout d’abord, il a exprimé des tensions dont il était conscient pendant sa gestation.
Ces tensions appartenaient à sa maman, qui a l’époque vivait des choses compliquées à son travail et pour laquelle accepter de lâcher prise pour être en congé maternité n’a pas été très simple.
Il se trouve que ses troubles du sommeil sont apparus au moment où elle est retournée au travail après un petit congé parental de quelques mois.
On pourrait s’arrêter là, n’est-ce pas ?
Il a souhaité parlé de son après-naissance.
Sa naissance, de même que la grossesse de sa maman s’était merveilleusement bien passée. Il est né par voie basse, après un travail relativement court. Très vite il a été mis au sein.
Et pourtant.
Il souhaitait nous parler d’un moment qu’il n’a pas du tout aimé. Pas du tout.
Après le temps de surveillance protocolaire d’environ deux heures, l’heureuse maman et son petit bonhomme ont été ramenés dans la chambre.
Mais la chambre était un peu froide, et la maman avait eu froid en salle de travail, elle se sentait fatiguée…
Ce petit bébé exprimait qu’il aurait aimé que la transition soit plus douce. Il aurait aimé que sa maman soit accompagnée, réchauffée. Il aurait aimé être accueilli dans cette chambre par une atmosphère chaleureuse…
Il a alors demandé à son papa ce que cela lui faisait d’entendre cela. A ce moment, son père a exprimé qu’il se sentait bouleversé de voir que son petit garçon avait été si sensible aux conditions d’accueil et énervé,aussi de constater que même lorsqu’une naissance se passe bien, il peut y avoir des détails incontrôlables.
Il a ainsi pu accueillir qu’une part de lui aurait voulu que tout soit parfait pour la naissance de son petit garçon, et accueillir, peut-être déjà, une croyance qui se mettait en place : le besoin de contrôler les conditions de bien-être de son entourage.
Pendant que son papa exprimait ses ressentis, ce petit bébé grognait, pleurnichait…puis s’est apaisé.
Puis comme exceptionnellement sa grande sœur était présente, nous lui avons demandé comment cela se passait, pour lui, dans sa relation à elle. Ce qui était surprenant, c’est que extérieurement ses parents décrivaient une bonne relation avec sa sœur, qui fait mille pitreries pour l’amuser.
En fait, il exprimait avoir besoin de temps pour lui, notamment quand il rentrait à la maison après avoir passé du temps chez la nourrice et être allé avec sa maman chercher sa sœur à l’école.
Et souvent, sa sœur se « jetait » sur lui pour le couvrir de bisous, l’amuser…
Il exprimait un besoin de tranquillité, de calme. Comme s’il souhaitait s’imprégner de cet espace, comme s’il avait besoin de s’acclimater.
Finalement, cela rappelait la notion de faire sa bulle, et de se sentir un peu bousculé par quelque chose qui ne lui convient pas…comme après sa naissance !
Ce qui me passionne dans cette histoire c’est que bien souvent les bébés expriment des choses toutes en nuances…
Comme je reçois parfois des mamans qui culpabilisent de ne pas avoir eu d’accouchement parfait, j ‘aimerais aussi préciser que parfois, alors que la maman pense que c’est de sa faute si son bébé ne dort pas, si son enfant se comporte mal, (etc), une consultation de Parole au Bébé permet bien souvent de remettre les choses à leur place.
En effet, il arrive que ce qui est mal vécu par quelqu’un soit bien vécu par quelqu’un d’autre. Inversement, comme ci-dessus, quand nous pensons avoir tout fait parfaitement, il peut arriver que la vision du bébé soit tout autre…
Alors si nous prêtions d’avantage la parole au bébé, plutôt que d’interpréter les faits et de nous culpabiliser pendant des mois, voire des années ?