Aujourd'hui, nous sentons tous que le changement est inéluctable.
C'est ça ou...
Ou quoi: aller dans le mur? Lâcher prise sur toute tentative de contrôle?
Nous ne savons pas de quoi demain sera fait: nous ne pouvons que constater qu'un ensemble de règles, de décisions sont devenues obsolètes: nous assistons à des systèmes, ici ou là qui arrivent au bout , avec parfois un goût amer, ou un goût de cendres.
Mais comment lâcher ce qu'on a toujours connu?
Comment imaginer de nouveaux schémas, quand ce que nous connaissions sont imbriqués les uns dans les autres et que nous n'en voyons pas le bout?
Je ne sais pas. Je n'ai pas de connaissances géniales à partager sur ce point, et surtout, je ne peux prétendre détenir les réponses.
Personne ne le peut réellement: nous avons la tête dans le guidon.
Et c'est dans ces moments-là que nous avons besoin de prendre de la distance.
Voyager, rencontrer le Monde.
Ou voyager en Soi et rencontrer nos valeurs, nos masques et notre Essence.
Marcher, méditer, adopter des pratiques d'arts martiaux, qui, en s'absorbant dans le geste permettent de recevoir de nouvelles idées et inspirations...
Donc, il nous faut apprendre à prendre de la distance au quotidien, tant notre rythme tend à être effréné....
Et pour recréer quelque chose d'inédit, il nous faut partir de ce qui est là.
Observer avec lucidité, intégrité...
Accueillir notre non-savoir, et éventuellement, les peurs qui vont avec: on nous a tellement dit qu'il fallait tout maîtriser! ou que quelqu'un, toujours, au dessus de nous comprenait et maîtrisait...
Comment admettre que nous ne savons pas?
Mais la vérité est que nous nous comportons comme des enfants qui grandissent trop vite, comme des enfants qui endossent un rôle de "grand", parce qu'il le faut bien: on tâtonne, on fait semblant de gérer, et on se durcit pour ne pas ressentir l'anxiété, le stress de l'enfant qui pleure en nous, qui ne se sent pas à la hauteur, et qui a peur de tout foirer...
Alors, arrêtons-nous un instant, commençons par admettre cela: il se peut que les solutions n'existent pas encore.
Il se peut qu'elles attendent d'être entendues.
Il se peut qu'il existe des ressources de sagesse insoupçonnées, ici et là, autour de nous, et au coeur de nous.
Alors, arrêtons-nous un instant, osons regarder ces peurs et ces culpabilités dans les yeux...
Et accueillons ce qu'il se passe en nous... ( oui, ça peut être intense... )
Quoiqu'il arrive, nous n'avons pas à faire tout ça seuls.
Nous ne sommes pas seuls.
Nous sommes non seulement reliés et interdépendant ( même quand parfois ce serait plus simple de tout couper, il se trouve que nous faisons partie de l'ensemble! ) , mais nous sommes aussi relié à ce qui nous entoure: la Nature, les plantes, et animaux, les pierres...
Nous pouvons, en revenant au coeur de nous, nous rappeler de notre connexion intime et naturelle que nous avions enfant avec certains éléments, certains paysages, animaux, etc...
Cette sagesse profonde, cette connexion est toujours là, en nous.
Nous pouvons la retrouver.
Nous pouvons la nourrir à nouveau et nous laisser porter, restaurer et ensuite, nous laisser inspirer.
N'ayons pas l'arrogance de croire tout comprendre.
Ici, dans cette connexion du coeur retrouvée, nous n'aurons pas nécessairement la capacité de tout prendre, de tout modéliser avec notre cerveau.
La vision du coeur ou de l'Essence embrasse et accueille plutôt qu'elle n'étreint.
Elle ressent l'énergie, la présence vibratoire plutôt qu'elle ne découpe et nomme...
Et l'énergie de notre monde a été déformée, twistée de nombreuses fois: parfois par maladresse, par ignorance, parfois par malveillance...
Mais une énergie " distordue", stagnante ou trop agitée peut aussi s'harmoniser, se restaurer et se déployer à nouveau.
Ainsi, au coeur de notre travail, nous pouvons ré-insuffler de nouvelles valeurs, de nouvelles visions.
Tout ce dont nous avons besoin, c'est d'entendre notre appel intérieur, et de le suivre.
Souvent, le chemin est bien plus simple que ce que nous croyons, mais expérimenter peut nous amener à emprunter des chemins zigzagant plutôt que rectiligne...
Le chemin de plus droit est toujours celui de l'amour, mais nous avons une vision souvent enfantine de ce que l'amour veut dire!
Il s'agit d'intégrité, d'ouverture, de confiance, d'honnêteté et de curiosité. Ces qualités sont essentielles pour oser voir les masques et les excuses derrière lesquelles nous nous cachons, et pour s'accueillir avec toujours plus de tendresse.
Entrons dans cette danse, et ayons de la compassion pour celui ou celle qui avance et trébuche.
De toute façon, à ce stage, nous trébuchons tous et toutes.
Mais aussi, accueillons ceux et celles qui osent, qui créent, qui avancent en osant être authentiques, vulnérables, et sincères.
L'énergie de leur création est un phare dans la nuit, un rappel que la beauté engendre la beauté, et que l'amour vrai engendre plus d'amour...