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Faut-il être honnête avec nos enfants et leur exprimer notre propre colère, déception, tristesse concernant leur choix ou attitudes ?

26 juin 2018

Cet article est librement traduit . Sa version originale se trouve ici.

Je trouve que son auteur exprime avec justesse l’importance d’être mature et honnête avec nos propres émotions pour pouvoir accompagner nos enfants à en faire autant :

« Oui, il est important d’être honnête avec nos propres sentiments…en nous-même !

Nous avons besoin d’accueillir nos émotions au fur et à mesure qu’elles apparaissent, de prendre la responsabilités de nos sentiments, et de travailler avec ce que nous sommes.

Parce que la vérité est que chaque parent, parfois, ressent de la rage contre l’un ou plusieurs de ses enfants.

Se voiler la face n’aide personne.

Mais ça ne veut pas dire qu’il faille déverser tout notre tourbillon d ‘émotions sur notre enfant au nom de l’honnêteté.

Ce n’est pas se comporter en adulte. Ce n’est pas accompagner notre enfant vers une meilleur version de lui-même.

En fait, quand les enfants nous prennent comme modèle, sur ce mode, ça ressemble plutôt à des crises de colère des 2 ans, en version adulte.

Donc à moins qu’il n’y ait un danger, auquel cas il faut mettre votre enfant à l’écart de cette situation immédiatement, il est conseillé, dans la Discipline Positive d’éviter d’interagir avec votre enfant « à chaud ».

Mais est-ce que cela signifie que nous ne sommes pas honnêtes et authentique ? »

Non, bien sûr que non. L’important est d’avancer pas à pas :

1/ La plupart d’entre nous pensent que « être authentique », c’est montrer à une autre personne à quel point nous sommes en colère.

En fait, exprimer notre colère à cette personne peut renforcer notre colère, parce que notre corps réagit alors comme s’il y avait une urgence. Cela réactive notre réaction de type : « se battre ou s’enfuir » , ce qui fait que l’autre personne apparaît comme un ennemi.

Donc il est quasiment impossible d’accompagner son enfant de façon productive quand nous sommes en colère.

Réagir sous l’effet de notre colère est la version adulte des crises de colère à se rouler par terre de nos bambins…

2/ Mais au fait, à qui appartiennent ces colères ?

C’est sûr, nos enfants nous rendent fous !

Mais en réalité, il s’agit de nos propres émotions. Elles ne sont pas causées par nos enfants, mais par nos propres conclusions ( « Elle m’a menti. Comment a t elle osé ? Elle n’a aucune pudeur ! » ).

En fait, la colère est toujours un mode de défense contre notre propre vulnérabilité. Nous préférons nous mettre en colère plutôt que d’accueillir nos propres sentiments de douleurs, de peurs ou d’impuissance.

3/ Que ce passerait-il si nous étions complètement honnête avec nos propres émotions ?

Que se passerait-il si, au lieu d’agir dans l’urgence et de déverser notre colère sur notre enfant, nous acceptions de ressentir notre peine ou nos émotions effrayantes cachées dans notre colère ? ( « ça m’effraie qu’elle me mente…Comment lui faire confiance ?…J’ai peur qu’elle finisse mal… Je me sens incapable de lui faire dire la vérité…je me sens démunie » ).

Quand nous prenons je temps de faire connaissance avec ces émotions vulnérable, nous saisissons le message qu’elles nous apportent. Et c’est alors que l’énervement diminue, puisque nous n’avons plus besoin de la colère comme système de défense. La colère s’évanouit d’elle-même…

4/ Est ce que vous laissez votre enfant se dépatouiller avec leur problème ?

Non. Une fois extirpé des griffes de votre colère, vous pouvez intervenir auprès de votre enfant de façon plus effective. Vous êtes alors capable de clarté, de poser des limites saines et d’accompagner votre enfant à travers sa propre tempête émotionnelle.

Et vous le ferez pour l’évolution de votre enfant, et non parce que vous êtes agacés, fous de colère ou déçu.

Cela arrive à tout le monde de ressentir des émotions intenses. Mais elles sont jamais la responsabilités de nos enfants, même s’il s’agit d’une réaction à leur attitude.

5/ Est-ce hypocrite d’attendre jusqu’à ce que notre colère refroidisse avant de parler avec notre enfant ?

Non, parce que la colère est toujours présente. Mais cela signifie juste que vous avez des émotions vulnérables qui cherchent à s’exprimer.

Être authentiquement en colère ne vous donne pas le droit de la déverser sur quelqu’un d’autre…

6/ Mais est-ce que nous n’avons pas besoin d’exprimer à notre enfant à quel point son attitude nous a mis en colère pour lui apprendre à être authentique dans une relation ?

En fait, être authentique et honnête signifie que nous sommes capable d’aller voir nos émotions et nos besoins réels sous la colère. Donc au lieu de dire : « je suis en colère que tu m’aies menti », la plus honnête version de cette émotion serait : « Je suis effrayée que tu m’aies menti. J’ai peur que cela signifie que tu ne penses pas que tu peux me dire la vérité…et que nous soyons moins connectées …J’ai besoin de pouvoir avoir confiance en ce que tu me racontes pour avoir une belle relation avec toi. »

7/ Mais n’est-ce pas utile de partager nos sentiments avec notre enfant?

Si bien sûr!

Plus tard, quand tout le monde est calmé, vous pouvez partager vos sentiments et vos besoins avec votre enfant: « Quand tu me mens comme tu l’as fait, , je me sens blessé et effrayé.J’ai besoin de pouvoir avoir confiance en ce que tu me dis. » La plupart des enfants qui ont déjà reçu de l’empathie ou des excuses de notre part répondront avec des excuses venant du cœur.Et comme vous créez un environnement sécurisant et plein d’empathie, ils vous expliqueront peut-être pourquoi ils ont agi de cette manière.

Alors vous pourrez explorer ace eux comment gérer une telle situation si elle se reproduit. Cela aidera davantage votre enfant à apprendre cette leçon que vous cherchez à lui enseigner que d’exploser de colère devant son attitude.

8/ Mais qu’en est-il de la vérité ?

Considérez que vous ne percevez peut-être pas la vérité dans son ensemble.

Vous êtes seulement un être humain, donc vous ne pouvez voir les choses que selon votre propre point de vue. Si vous pouviez voir à travers les yeux de votre enfant, une même situation pourrait avoir l’air complètement différente. Vous arriverez toujours à être plus authentique si vous considérer la situation d’un point de vue plus large.

Par exemple, vous pourriez vous demander, comme Gandhi lorsqu’il racontait que son petit-fils lui avait menti : « Qu’y a t il chez moi qui fait qu’il a si peur de me dire la vérité? »

Votre colère s’évaporera et vous serez plus à même de régler le problème de façon effective.

9/ Ne faut-il pas dire à un enfant qu’on est déçu, triste ou en colère à cause de son attitude pour qu’il se comporte correctement ?

Non. Cela revient à le culpabiliser. Vous pouvez exprimer à votre enfant vos besoins, mais vos sentiments sont votre propre responsabilité .

Les enfants nous aiment et ne veulent pas nous décevoir, donc ils vont essayer de respecter les règles de vie . Mais vous ne pouvez pas obtenir cette qualité de relation si votre enfant se sent coupable et honteux or c’est ce qui arrive quand vous lui dites « Je suis triste et tu m’as déçue ». vous construirez cette relation en accompagnant votre enfant à travers ses émotions afin de l’aider à réagir de façon appropriée. Vous l’obtenez en étant clair, en posant des limites respectueuses montrant les comportements acceptables. Et vous l’obtenez en devenant l’exemple, pour votre enfant, d’une personne qui accueille et gère ses émotions pour qu’il puisse s’inspirer de vous.

Les enfants veulent agir correctement. S’il ne le font pas, c’est parce que quelque chose les perturbe et qu’ils ont besoin de notre guidance pour aller au-delà.

Un coach ne dirait pas à son client : « Je suis triste en colère et tu me déçois dans ta façon d’être. »

Il prendrait la responsabilité de ses émotions et ferait de son mieux pour enseigner à son client comment réussir.

Et cela demande de l’honnêteté et de la maturité de prendre la responsabilité de nos propres émotions et ne ne pas les déverser sur quelqu’un d’autre…